photo Nikita Guedj
Comment vous définissez-vous, en tant que Femme Photographe ?
Je photographie le voyage par les sens et les sensations.
Petite fille, quelle profession rêviez-vous d’exercer ?
Toute petite, danseuse, comme beaucoup de petites filles ; puis, une profession en rapport avec le dessin. J’ai commencé la photographie adolescente et n’ai réalisé qu’adulte que cela pouvait être un « vrai » métier.
Votre parcours de Photographe ?
Photographe indépendant depuis le début des années 1990, j’essaie de photographier « le voyage par les sens et les sensations », faire des photos odorantes, des photos tactiles, des photos qui bruissent... Je vais citer Claude Nori*, qui parle de mes images mieux que que je ne pourrai le faire , « [Véronique Durruty] « ne voyage pas en solitaire mais solidaire de ceux qu’[elle] croise sur les chemins du monde (…), dont l’appareil photographique retransmet les émotions et les vibrations en une moisson d’images à fleur de peau, sensuelles, mystérieuses, toujours harmonieusement composées (…). [Son] oeuvre personnelle exalte l’harmonie et la beauté des couleurs, des sons, des odeurs, des paysages et des corps dont plusieurs livres d’une grande liberté esthétique et formelle constituent de véritables originaux créatifs. »
* "Histoire de la photographie en France des origines à nos jours, par Claude Nori, Editions Flammarion"
Pourquoi choisir de s’exprimer via la photographie ?
La photographie est mon medium principal, mais pas le seul. J’aime la confronter à mes mots, à mes dessins, ou à des créations d’autres artistes. (J’ai fait créer des parfums ou des morceaux de musique sur mes images). J’aime aussi confronter mes images entre elles, montrer ce qu’elles disent de différent en fonction de leur environnement, expo, papier, photos environnantes…
La première fois que vous avez vendu une photo ?
En 1991, une photo de Jonque dans la baie d’Halong.
La photo que vous avez créée et qui vous a le plus marquée en 2007
Je ne sais pas !!!
Votre photo fétiche ?
Je n’ai pas de photo fétiche, mais beaucoup d’images qui m’accompagnent : un petit garçon flou de Richard Avedon, beaucoup d’images de Plossu, de Depardon
Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
Chutt !
Vos projets, vos objectifs ?
Mon prochain livre « Tour du monde des bouts du monde », textes et photographies, avec Patrick Guedj, aux éditions Aubanel.
La photo impossible que vous aimeriez créer ?
Il n’y en a pas
LA femme photographe que vous admirez ?
Nan Goldin
Femme et Photographe : c’est un avantage ? Un inconvénient ?
Ni l’un ni l’autre. C’est un milieu assez masculin, je n’y fais pas attention. Etre femme peut parfois aider à devenir transparente, parfois prendre plus de temps…
Quelles sont les contraintes que vous rencontrez ?
En tant que femme, aucune. Certes, il m’est arrivé de ne pas pouvoir entrer en un lieu PARCE QUE j’étais une femme, mais également de pouvoir entrer PARCE QUE j’étais une femme…
A quoi ressemble la journée d’une Photographe ?
Il n’y a pas de journée type. Heureusement. Sinon je changerais de métier.
Votre devise ?
« Il faut être nomade, traverser les idées comme on traverse les pays et les villes, manger des perruches et des oiseaux-mouches, avaler des ouistitis vivants, sucer le sang des girafes, se nourrir de pieds de panthères ! Il faut coucher avec des mouettes, danser avec un boa faire l’amour avec des héliotropes et se laver les pieds dans le vermillon !
(Picabia, Ecrits critiques)
Appartenez-vous à des réseaux / associations ?
Non. Je suis une solitaire.
Un conseil à donner aux lectrices de « Femmes Photographes » ?
Voir ma devise !
Le mot en plus
Il suffit d’y croire et le monde est beau.
En savoir plus sur Veronique Durruty http://vdurruty.tk